lundi 17 juin 2013

Les aventures du Chevalier-Sans-Nom et de Gilbérald, son fidèle écuyer #5



A mesure que nous nous enfoncions dans la forêt des Horreurs, l’obscurité devenait plus dense, l’air plus lourd, et Gilbérald, mon fidèle écuyer, plus bleu. Le lieu offrait une ambiance des plus macabres, qui empoisonnait notre imagination et entamait notre raison. Les chevaux étaient nerveux, et nous avions toutes les peines du monde à les faire avancer. Ils tressaillaient au moindre son, au moindre souffle dans les buissons. Le mien fut le premier à succomber, des suites d’une crise cardiaque provoquée par le bruit malencontreux d’une brindille qu’il brisa lui-même sous son sabot. Quant à celui de Gilbérald, mon fidèle écuyer, la tension qui se dégageait de la forêt le rendit fou. C’est du moins ce qu’il nous parut quand nous le vîmes subitement grimper dans un arbre et se jeter de la plus haute branche en agitant désespérément les pattes. Il réussit même à lancer quelques petits gazouillis avant de lamentablement s’écraser par terre.
Nous fûmes donc obligés de continuer notre route à pied, nous frayant tant bien que mal un passage à travers l’enchevêtrement de branchages qui encombrait le chemin. Le bruit de nos pas, étouffé par le lit de feuilles mortes qui tapissait l’humus, rendait le silence d’autant plus oppressant.
-Je commence à me demander si j’ai bien fait de vous accompagner, me dit Roger, que le son de sa propre voix fit sursauter.
-Ne t’inquiète pas, le calmai-je. Tant que tu restes à mes côtés, il ne peut rien t’arriver.
Il jeta un bref coup d’œil à Gilbérald, mon fidèle écuyer.
-Je vois ça. Mais nous sommes en plein milieu du domaine du cyclope Inette, et s’il venait à attaquer…
-Tu t’en fais donc pour si peu ? Je suis un chevalier, ne l’oublie pas, et en tant que tel, j’ai suivi un entraînement spécial ! Je me rappelle comme si c’était hier du cours que notre maître d’armes nous fit à propos des combats contre les cyclopes. Il est très important par exemple de toujours l’affronter avec le soleil dans notre dos, car leur unique œil est très sensible à la lumière.
Roger regarda autour de nous. L’obscurité était plus épaisse que jamais.
-Oui, bon, fis-je. Il y a encore tout un tas de manières de prendre l’avantage sur un cyclope. Et puis, au besoin, nous pourrons toujours lui laisser Gilbérald, mon fidèle écuyer, pour faire diversion.
-Ca, c’est un bon plan, monseigneur ! En plus, j’ai entendu dire que le cyclope Inette aimait la viande bien bleue. Votre écuyer est juste à point.
Je me mis à scruter les arbres attentivement, car il me semblait entendre un grondement sourd et régulier.
-Méfions-nous, chuchotai-je. Les cyclopes sont très sournois, et ne connaissent rien des règles de chevalerie et des bonnes manières au combat.  Il n’hésiterait pas, je suis sûr, à nous tendre un piège, à nous attaquer par derrière, ou pire, à profiter lâchement de notre sommeil pour nous égorger. Car dis-toi bien que c’est très lâche, un cyclope !
A peine avais-je achevé ma phrase que nous vîmes, étendu de tout son long au beau milieu de la route, un énorme cyclope endormi, dont le ronflement m’avait alerté quelques minutes auparavant.
-C’est sûrement lui ! fit Roger en pâlissant.
-Alors laisse-moi faire, mon ami. Il est temps pour moi de voir si les heures passées en cours n’ont pas été perdues en vain. Je vais te le terrasser, moi, ce cyclope !
-Soyez prudent, tout de même, monseigneur.
-Calme tes craintes, mon bon Roger, mais parle moins fort quand même.
Je m’approchai silencieusement du monstre, et je me hissai jusqu’à sa tête. Son haleine fétide faillit presque me faire défaillir. Mais je restai bien ferme sur mes assises, et prenant mon épée à deux mains, je lui tranchai la gorge d’un geste net et précis. Le cyclope ouvrit l’œil, me considéra un instant avec une surprise qui se transforma en stupeur à la vue de son sang qui lui sortait de la gorge à gros bouillons. Ce fut plus qu’il n’en put supporter, et il expira dans un gargouillis à peine audible. Voilà comment fut terrassé le plus terrible monstre des environs, le cyclope Inette, qui plus jamais ne terroriserait personne.
-Alors là bravo, monseigneur ! s’écria Roger. Vous vous êtes bien battu ! C’était très impressionnant !
-Bah, fis-je. Le combat auquel tu viens d’assister n’est que futilité, pour nous autres chevaliers. « Défends la veuve, sauve l’orphelin, mange ta soupe et dis bonjour à la dame », telle est notre devise.
Mais l’heure n’était pas aux congratulations, car tout portait à croire que le poison qui rongeait mon pauvre Gilbérald, mon fidèle écuyer, arrivait à terme.
-Il n’a plus beaucoup de temps à vivre, me confia Roger, l’air visiblement peiné. C’est bien dommage. Mais s’apitoyer sur le sort des morts et ressasser le passé ne sert à rien. La vie continue, et si vous avez besoin d’un écuyer, soyez sûr, monseigneur, que je remplirai ce rôle avec joie.
-Brave homme ! fis-je, au bord de l’émotion.
Deux heures plus tard, au prix d’incroyables efforts, nous étions arrivés à l’orée de la forêt des Horreurs, qui était également celle de la forêt des Maléfices. Mais là encore, une épreuve nous attendait. Un grand chevalier en armure noire se tenait au beau milieu du chemin, les mains fermement posées sur le pommeau de son épée solidement fichée dans le sol.
-Holà, messires ! nous lança-t-il. Un instant !
-Nous n’avons rien à déclarer, dis-je. Laisse-nous passer !
-Si vous voulez continuer votre route, il vous faudra me payer le droit de passage. Sinon, vous n’avez plus qu’à rebrousser chemin.
-Je suis en mission spéciale, sur ordre du Roi. Tu dois me laisser passer !
-Si tu veux passer sans payer, chevalier, je respecterai ton choix sans te poser plus de questions. Mais alors il te faudra me combattre.
Il leva son épée, et après l’avoir fait tournoyer au dessus de sa tête, il la tendit vers moi, pointe en avant.
-Combien je vous dois ? demandai-je en sortant mon porte-monnaie.
-Cinq mille écus !
-C’est une honte ! m’écriai-je. Rançonner ainsi les honnêtes gens !
Il me menaça de son épée.
-On ne pourrait pas marchander un peu ? hasardai-je.
-Pas question ! Je ne suis pas un vulgaire marchand de tapis ! Bats-toi, si tu n’as pas assez d’argent !
-Allons, allons, ne nous énervons pas.
-Allez ! me cria-t-il. Viens te battre, si t’es un homme !
-La violence n’a jamais rien réglé, vous savez !
-Tu as peur ! Tu es un lâche ! Ouh, le lâche !
Cette fois, c’en était trop ! Dieu m’est témoin que j’avais tout fait pour éviter d’en arriver là, mais il ne ma laissait pas le choix. Il me fallait faire demi-tour.
-Allez-y !me lança Roger. Montrez-lui qui vous êtes !
-C’est que…
-C’est ça ! cria le chevalier noir. Montre-moi qui tu es !
Il brandissait son épée en sautillant comme un fou, le regard dément, complètement possédé par le démon de la bataille. Il s’approcha de moi et me donna un coup de pied dans le tibia.
-Aïe ! Ca va pas la tête !
-Bien fait ! Ah ah ah. Ta mère en short devant le donjon !
Malgré moi, je sortis mon épée de son fourreau, et je me préparai au combat. Voyant cela, le chevalier noir sembla hésiter.
-Ah ! fit-il. Euh… vous avez l’intention de vous battre ?
-Puisqu’il le faut !
-Ah bon ! Alors je me rends, vous avez gagné. Bravo ! Vous avez été le plus fort, je ne faisais pas le poids. C’était un beau combat, vraiment !
Roger était au comble de l’étonnement.
-Mais, dit-il, vous n’avez même pas commencé !
-Tais-toi, lui dis-je. Tu n’y connais rien. Puisqu’il dit que je suis le plus fort !
Le chevalier noir se rangea sur le côté, et s’inclinant, nous invita à poursuivre notre route.
Une fois de plus, je sortais victorieux d’un combat durement mené. Forts de cette nouvelle victoire, nous étions à présent dans la forêt des Maléfices, où vivait la vieille sorcière qui elle seule pouvait sauver Gilbérald, mon fidèle écuyer. Mais allions-nous la trouver à temps, ou allait-il mourir stupidement dès le début de l’histoire ?

* * * * * * * * *

Les heures s’écoulaient inexorablement, et nous n’avions encore trouvé aucun indice pouvant nous renseigner sur la présence d’une éventuelle sorcière. Je commençais à sérieusement douter de son existence. Je regardai tristement Gilbérald, mon fidèle écuyer, puis je me tournai vers Roger, et je me dis qu’il ferait assurément un très bon écuyer.
-Tu es sûr que c’est par là ?
-Ben non, pas vraiment, dit-il. Vous savez, monseigneur, la forêt est vaste, et je n’y suis pas venu très souvent. J’ai bien peur que nous n’arrivions trop tard.
Gilbérald, mon fidèle écuyer, commençait à délirer. Il se prenait tour à tour pour un écureuil et une noisette, et il se mordait régulièrement le bras à pleines dents en poussant des petits squick squick.
-On n’a pas idée, non plus ! grognai-je, agacé. Est-ce que je me fais transpercer l’épaule par une flèche empoisonnée, moi !?
Le silence de la forêt fut alors déchiré par un formidable craquement. Un arbre venait de s’abattre bruyamment non loin de nous.
-Tiens, fis-je. Il y a donc des bûcherons qui travaillent dans cette forêt ?
-Ne trouvez-vous pas que le bruit se rapproche dangereusement, monseigneur ? me fit remarquer Roger.
Sa phrase se transforma en cri apeuré quand deux arbres gigantesques s’abattirent sur nous. Nous fûmes ensevelis sous leurs ramures entremêlées.
-Ah ça !m’écriai-je en tentant de m’extirper de cette prison inattendue. Qui donc s’amuse à nous faire tomber des arbres sur la tête ?
Je crus alors apercevoir, glissant prestement entre les arbres, la silhouette gracieuse d’une jeune fille à la peau brune, dont les yeux me lancèrent un éclair aussi bref qu’inquiétant. Ce ne fut que le temps d’un battement de cil, et j’attribuai cette vision au choc que je venais de subir. Par contre, le cyclope qui se tenait devant moi, vigoureusement campé sur les deux piliers qui lui tenaient lieu de jambes, était bien réel. La grossière massue avec laquelle il tenta de m’écraser aussi, mais il ne réussit qu’à réduire quelques branches en petit bois, et je m’en allai promptement rejoindre Roger sous les feuillages, abris désespéré et bien dérisoire face aux assauts furieux du monstre.
-Ca alors ! murmurai-je. On aurait dit le cyclope Inette. Mais c’est impossible, je l’ai tué !
-C’est son esprit qui revient pour se venger, grelotta Roger.
-Squick squick, se mordit Gilbérald, mon fidèle écuyer.
Le cyclope souleva le tronc qui nous abritait comme il l’aurait fait d’un fétu de paille et l’envoya par dessus les cimes. Nous l’entendîmes chuter lourdement dans un craquement sinistre à plusieurs dizaines de mètres de là. Le colosse nous dévisagea de son œil unique, et un horrible rictus déforma son visage pourtant fort laid au naturel. Roger se jeta à ses pieds, les mains tendues en avant dans une ultime supplique.
-Epargnez-moi, monsieur l’esprit du cyclope Inette ! se lamenta-t-il. Ce n’est pas moi qui aie eu l’idée de vous tuer ! C’est lui ! A vrai dire, j’étais même plutôt contre.
Roger essayait de gagner du temps, et je ne pus que saluer son courage. Mais le cyclope, semblant prêter foi à ses dires, se tourna vers moi. Son haleine méphitique me convainquit qu’il ne s’agissait pas là d’un fantôme.
-Ne t’inquiète pas, mon bon Roger, dis-je. Ce n’est pas un fantôme, c’est un vrai cyclope.
Et la vérité m’apparut dans toute son indécente nudité : c’était le frère jumeau d’Inette qui se tenait là devant moi, frère caché au monde jusqu’à présent, sans doute pour d’obscures raisons d’héritage. Le monstre leva son énorme massue, et je sentis que ma dernière heure était venue. J’allais bientôt comparaître devant le créateur de toutes choses, la tête basse et passablement écrabouillée, sans avoir pu mener à bien la mission pour laquelle il m’avait investi. L’arme s’abattit sur moi avec toute la force et la sauvagerie dont était capable un tel monstre.
Mais la masse stoppa net à quelques centimètres de mon front. Ouvrant les yeux, je constatai non sans surprise qu’elle avait été arrêtée par un jeune garçon. Sa force semblait toutefois surhumaine puisqu’un seul bras lui avait suffit pour réaliser cet exploit.
Il arracha alors la massue des mains du cyclope et la brisa en deux. Tout d’abord effaré, le monstre s’apprêtait à réagir, mais le garçon ne lui en laissa pas le temps: d’un seul coup de pied, il l’envoya dans les cieux, où il ne fut bientôt plus qu’un point minuscule, puis il disparut pour toujours. Ainsi finit le frère jumeau caché du cyclope Inette.
Le jeune garçon se tourna vers moi, un grand sourire se dessinant sur ses lèvres:
-Je vous prie de m’excuser, chevalier; dit-il. Je me suis interposé dans votre combat sans votre permission.
-Tu es jeune, mon fier et impétueux ami, mais je l’ai été avant toi. Je ne t’en tiendrai donc pas rigueur. Sache cependant, comme l’expérience me l’a moi-même appris plus d’une fois, que la limite entre audace et inconscience est vite franchie. Si tu avais bien observé mon combat contre ce cyclope, tu aurais noté que j’avais la situation bien en main, et il s’en est fallu d’un cheveu que tu ne sois pris dans la violence de ma contre-attaque! Fort heureusement, je me suis retenu à temps, mais cela aurait pu t’être fatal!
-Je n’avais pas remarqué, en effet! Pardonnez ma folie!
-Que cela te serve de leçon! Ceci dit, ta technique me semble assez intéressante. D’où te vient cette force?
Sa figure s’illumina. Ses cheveux en mèches folles lui retombaient sur les yeux malgré le bandeau qui les ceignait. Il avait l’air honnête et loyal, mais on avait déjà vu des loups se déguiser en agneau pour mieux rentrer dans la bergerie, et je restais discrètement sur mes gardes.
-Ne soyez pas si tendu, chevalier, et rangez cette épée que vous brandissez vers moi. Je ne vous veux aucun mal, m’assura-t-il. Et je ne pense pas que les rudiments d’arts martiaux dont vous venez de voir une brève démonstration puissent grand chose contre votre expérience du combat!
-Armarcio? Quel nom étrange! Est-ce une sorte de sortilège? Qui te l’a appris?
-Mon nom est Yam, je viens des montagnes de Pardela. Mon père m’a enseigné tout ce qu’il savait, et lui même tenait cela de son père, qui le tenait de son père, qui pour sa part le tenait de son arrière grand tante, qui avait tout appris d’un vieil ermite dont la science lui venait d’un raton-laveur qui avait été enlevé dans sa jeunesse par des extra-terrestres, mais je ne peux garantir l’authenticité de ce dernier point.
Il sembla alors remarquer la présence de Gilbérald, mon fidèle écuyer.
-Qu’est-il donc arrivé à cet homme?
-Ah oui, je l’avais oublié! Il nous faut absolument trouver la vieille sorcière qui est censée habiter cette forêt, sans quoi il mourra!
Yam s’approcha de Gilbérald, mon fidèle écuyer, et resta plusieurs secondes à le dévisager.
-Ton père t’a sans doute appris tes armarcios, mais il ne semble pas t’avoir appris la politesse; jeune homme! Ca ne se fait pas, de fixer quelqu’un avec autant d’insistance, simplement parce qu’il a un physique ingrat!
-Non, non, ne vous méprenez pas! Cet homme me rappelle quelqu’un, un ami de mon père. Je ne me souviens pas bien, j’étais très jeune la dernière fois que je l‘ai vu, mais je crois bien que c’est lui. Il avait l’habitude de venir nous voir au moins une fois par mois, et ils discutaient longuement ensemble.
-Ce serait un ami de ton père?! Après tout, c’est bien possible! Il ne m’a jamais parlé de ce qu’il avait fait avant d’entrer à mon service. Si j’avais su qu’il me causerait autant de soucis, je ne l’aurais d’ailleurs jamais engagé! Mais que fait ton père à présent?
Le jeune garçon baissa les yeux.
-Il est mort voilà bientôt deux ans...
J’avais, contre mon habitude, commis un impair que je m’empressai de réparer.
-Ah ah! fis-je.
-Il a été assassiné, et son meurtrier a enlevé ma mère. C’est pourquoi j’ai passé ces deux dernières années à parcourir le monde. Je n’aurais de cesse de retrouver l’assassin de mon père et de libérer ma mère de son odieuse emprise!
-C’est bien, mon garçon, d’avoir un but dans la vie! lui dis-je la main sur l’épaule.
Gilbérald, mon fidèle écuyer, qui était revenu à lui, se mit alors à crier:
-Toréador, prends garde à toi!
Yam s’approcha de lui promptement.
-Saurait-il quelque chose sur le meurtrier de mon père? C’était son ami, il m’a reconnu lui aussi malgré ses sens perturbés et il tente sûrement de me donner un indice!
-Moi, dit Roger, je crois surtout qu’il rentre dans une nouvelle phase de délire. C’est très fréquent chez les victimes de ce poison. Avec mes anciens compagnons, nous avions d’ailleurs appelé cette nouvelle phase de délire la « Nouvelle phase de délire ».
-Toréador! Toréador! criait Gilbérald, mon fidèle écuyer.
-Non! Non! Ce doit être le nom du meurtrier! Il essaie de m’aider malgré la fièvre qui le secoue!
Un feu intense brûlait dans les yeux du jeune homme.
-Ah mon père! Pour la première fois depuis ce jour funeste, j’entrevois une lueur d’espoir! Tu seras vengé, je te le jure à nouveau! Quant à toi, Toréador, prends garde à toi, oui, prends garde à toi! Le bras de la vengeance est en marche!
-Allons, mon garçon, dis-je. Du calme! Et n’oublie pas que le bras de la vengeance est un plat qui se mange froid.
Sans se soucier de mon appel à la retenue sans laquelle toute action est pourtant vouée à l’échec, il prit Gilbérald, mon fidèle écuyer, dans ses bras, et sans même plier sous son poids il commença à avancer à vive allure, tout en m’exhortant à le suivre
-Venez, chevalier! Je connais le refuge de la sorcière! C’est la vieille Serpillière, j’ai déjà eu affaire à elle. Elle n’est pas des plus accueillante, mais elle connaît son affaire. Nous sauverons votre écuyer!
Il quitta le chemin pour s’enfoncer dans la forêt. Son histoire ne m’avait pas paru très convaincante, mais nous n’avions d’autre choix que de lui faire confiance. Et les paroles de Merlan me revinrent à l’esprit: « tu aurais tort de ne compter que sur toi-même si tu veux aller au bout de ton périple ». Je m’en remis donc à la sagesse de l’enchanteur, et suivi de Roger, je m’enfonçai à mon tour dans les profondeurs de la forêt...


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